Je sais pas comment ça se fait, mais j'ai réussi à finir le premier chapitre en un jour! Le voici :
CE QU’ON APPELLE FIERTÉ
Les cris admiratifs fusaient de tous les côtés. Beaucoup de gens s’étaient déplacés pour assister au spectacle édifiant la nuit dans la rue, à la lumière des réverbères et des phares de motos. Ce n’était pas une guerre de gang comme on en voyait beaucoup aux États-Unis, c’était une guerre de nerfs, une guerre de volonté entre deux hommes qui partageaient le même rêve de gloire. Hélas parmi eux, un seul sera encore debout à la fin, telle est la loi, non de la rue, mais du combat à l’état pur. Tous les coups étaient permit hormis les armes, la force des poings, l’agilité du corps, la maîtrise des techniques, tout pouvait servir dans ce genre de combat.
Ce soir allait encore être un grand soir pour Paul Phoenix, de précieux instants de gloire et d’admiration. Lorsque ses supporters criaient son nom, il sentait sa force doubler, voir tripler. Il leva son poing ganté en l’air pour faire honneur au public et à lui-même. Puis il se retourna, son adversaire qu’il avait envoyé à terre venait de se relever. Paul n’aimait pas forcément tabasser les plus faibles que lui mais il aimait cette lueur qu’avaient les véritables guerriers dans les yeux, ceux qui recherchent à se surpasser pour obtenir la victoire. Lui-même il avait été bien des fois trainé dans la boue dans sa jeunesse.
On l’avait frappé, battu et humilié bien des fois avant qu’il ne commence à pratiquer le judo. La philosophie du combat pur fut une véritable révélation, une renaissance. C’est alors qu’il rejoignit un gang, en devint rapidement le chef et conquit tout le quartier le plus mal famé du Bronx. Il n’eut ensuite aucun mal à étendre son territoire à toute la circonspection de New York. Ceci fait, il imposa une règle d’or : régler les querelles non par les guerres de gang mais par le combat à mains nues.
L’adversaire de Paul tenta un direct du droit vers son visage, mais ce dernier se baissa. Néanmoins, la chevelure peu conventionnelle, blonde en forme de gratte-ciel fut effleurée, Paul l’avait bien sentit.
-Mec, mes cheveux sont sacrés!
Sans attendre d’avantage, il décocha un uppercut au flanc droit de son adversaire et, dans un craquement sinistre, ce dernier valsa dans les airs avant d’atterrir plus loin, inconscient. La foule amassée tout autour se déchaînait, encore une victoire sans appel de Paul Phoenix. Ce dernier leva son poing encore plus haut en criant :
-Ouais! C’est moi le meilleur! Personne peut me battre! Et ceux qui croient le contraire s’approchent! Je crains rien ni personne!
Le brouhaha engendré par la foule dans le terrain de basket-ball aurait suffit à réveiller toutes les cités du Bronx. Aux yeux de tous, Paul était un héros, une idole. À tous? Pourtant quelqu’un écartait par sa simple avancée tout ceux qui se trouvaient sur son passage. Bientôt, lorsque tous les spectateurs se rendirent compte de ce qu’il se passait, se turent. Un silence presque irréel s’installa suite à toutes ses ovations, comme si le monde avait prit fin, tout à coup, en une seconde.
Paul vit cet homme répondre à son appel en fendant la foule. Il marchait lentement, avec calme et patience. Il se déplaçait avec une certaine souplesse, comme les pratiquants expérimentés d’arts martiaux. Il était grand, pas aussi grand que Paul mais pas loin, peut être cinq centimètres de différence. Ses bras nus étaient musclés et ses poings fermés. Paul l’examina attentivement de bas en haut. Une paire de baskets blanches, un jean bleu banal et un débardeur blanc et moulant qui soulignait les dimensions athlétiques de son corps. Dans un de ses poings une corde fermant un sac de voyage en toile grise et usée qui semblait contenir tout les effets personnels du bonhomme et qui pendait à quelques centimètres au-dessus du sol. Ses cheveux étaient noirs et dressés sur sa tête de façon a former plusieurs pics tel les queues des canards, laissant tout son visage à découvert. Ses épais sourcils soulignaient ses yeux d’ébène tout aussi sombre qui semblaient provenir directement d‘un iceberg. Ajouté à tout ça, un teint de peau différent, Paul en conclu qu’il était asiatique. Ce léger détail le fit sourire.
-Es-tu le prochain que je vais étaler? Railla-t-il.
-Intéressant, marmonna l’asiatique en l’examinant soigneusement. Un style de combat alliant le judo à une technique personnelle basée sur la force de frappe. L’impact en est plus renforcé. Finalement les américains aussi comptent des talents.
-T’es venu m’analyser ou quoi, le jaune?
Pour toute réponse, un sourire étira les lèvres de l’inconnu, ce qui le rendait beaucoup plus sec que lorsque son visage était neutre.
-Prouver les dires des rumeurs.
Paul fut grandement flatté d’être connu jusqu’à l’autre côté du monde. Visiblement, cet asiatique était parti de bien loin juste pour se mesurer au champion du Bronx. Il allait donc récompenser ses efforts en faisant en sorte qu’il s’en souvienne toute sa vie. Il leva ses poings devant son visage, prêt à se battre, ses bottes bien ancrées au sol.
L’asiatique laissa tomber son sac et tira de ses poches de gants rouge. Il les enfila, Paul remarqua qu’en guise de décoration, dix clous s’alignaient en pyramide aux dos des mains. Juste après, il leva une main ouverte au niveau du front et l’autre tendue, également ouverte. Ce combat allait être intéressant, jamais l’américain n’avait vu cette garde.
Puis les acclamations reprirent. Les visages des deux adversaires étaient fermés. L’asiatique s’approchait lentement de Paul. Ce dernier sourit, sûr de lui et se porta à sa rencontre en courant vers lui et décocha comme une flèche un direct du droit. Pendant un instant très court, Paul crut qu’il avait atteint sa cible, mais l’asiatique avait bougé vers la droite avec agilité et saisit son bras tendu, puis avant que Paul ne put faire quoique ce soit, sa tête partit se cogner sur son bras suite à un violent choc au crâne, un autre choc au front et l’asiatique le lâche pour qu’il s’étale par terre. Il venait de subir deux coups de pieds sans qu’il ne puisse faire quoique ce soit et s’était retrouvé à terre avant même d’avoir pu dire « ouf », le ton était donné. Paul roula sur le côté et se releva le plus rapidement possible.
-Pas mal cette prise, mais tu m’as juste surprit! Cette fois, tu es à moi!
Paul s’élança une nouvelle fois et armant son bras droit. Puis tout à coup, sa jambe gauche s’éleva en direction du flanc de son adversaire et l’impact s’en fit ressentir. Un sourire satisfait étira les lèvres de l’américain juste avant qu’il ne réalise que son adversaire avait protégé ses côtes en repliant son bras. Paul n’y réfléchit pas plus et abattit son poing armé droit sur le visage de son adversaire. Ce dernier tenta de bloquer le poing avec la paume de sa main mais le résultat fut que le dos de sa main était plaqué à sa bouche et repoussé vers l’arrière. Immédiatement après, Paul décocha un crochet de gauche fulgurant dans l’estomac de son adversaire qui ne put qu’endurer le coup.
-Bingo!
-Hm! Fit l’asiatique.
-Hein?
Le poing libre de l’asiatique décocha un uppercut au menton de Paul qui recula à grandes foulées et masser sa mâchoire. Ce type avait du répondant et en plus il encaissait bien les coups, ce qui ne faisait qu’exciter encore plus les instincts guerriers de l’américain.
-Je dois avouer que cette force de frappe est inquiétante. Tu es un combattant coriace.
-Merci, toi aussi, sourit Paul avant de cracher une goutte de sang.
Des lèvres de l’asiatique était apparut une petite coupure où son sang coulait très lentement, une satisfaction pour l’américain.
-Dis donc, reprit Paul, t’as l’air de voyager beaucoup, d’où viens-tu comme ça?
-Du Japon.
-Waaa! Le paradis de la haute technologie! Avec les États-Unis bien sur.
L’asiatique se remit en garde, mais cette fois, ses poings étaient serrés et sa position différente. Un bras replié, la main sous la tête et l’autre tendue vers l’avant.
-Reprenons.
-Si tu tiens tant que ça à passer aux choses sérieuses, à l’attaque!
Paul se rua vers le japonais et décocha un nouveau coup de poing de toutes ses forces cette fois-ci, mais son adversaire sauta et exécuta un demi-cercle avec son pied sur le bras de Paul qui fut dégagé. À peine atterrit, le japonais, dos à Paul, pivota et asséna un coup de pied dans sa poitrine. L’américain endura le coup et écrasa la jambe d’un coup de poing vers le sol. Puis Paul décocha un crochet du gauche qui fut contré par le poing de l’asiatique. Puis un direct du gauche atteint Paul avant que l’asiatique ne fasse un rapide tour sur lui-même et donna un coup du dos de la main droite.
-Le Demon Slayer, une succession de trois coups de poing rapides.
Paul s’écarta. Ce type était vraiment impressionnant mais ce combat était loin d’être terminé, Paul passa à son tour à une nouvelle garde, son poing droit replié au niveau de sa hanche, son autre poing levé devant son front, ses genoux pliés.
-Tu vas déguster!
Paul repartit à l’attaque. L’asiatique bloqua ses coups et contre-attaqua. Les deux adversaires se livraient une lutte acharnée. Aucun des deux adversaires ne semblaient décidés à lâcher prise. Paul trouva une ouverture et envoya un crochet du droit sur la joue de son adversaire qui repoussa sa tête sur le côté, mais l’américain cria victoire trop vite, les dents serrés, la mâchoire ensanglantée mais intacte, l’asiatique leva sa jambe à une hauteur qui dépassait l’entendement et abattit son talon sur la nuque de Paul qui s’arcbouta avant que l’asiatique ne donne un coup de boule sur son front, l’envoyant au tapis.
-Le Axe Kick. Maintenant finissons-en!
L’asiatique leva encore une fois sa jambe face à Paul qui eu à peine le temps de se mettre un genou à terre. Ça allait être le choc final, les spectateurs retenaient leur souffle. Mais le pied redescendit doucement au sol, lui tourna le dos et se dirigea vers la foule, saisissant la ficelle de son sac au passage.
-Hey! Où vas-tu? Le combat n’est pas finit! Protesta Paul en se relevant avec difficulté. Tu avais ta chance! Tu ne vas pas partir comme ça!
-Ma chance? Répéta l’asiatique sans se retourner. Tu bandais ton poing. Si j’avais abattu mon pied, nous aurions tous les deux perdu des os.
Paul fut surprit, ce type avait vu qu’il se préparait à contrer son Axe Kick de son poing de toutes ses forces alors qu’il l’avait dissimulé! Il n’y avait pas réfléchit mais l’asiatique avait dit vrai, le choc des deux membres aurait été si violent que l’asiatique aurait perdu son pied et Paul son poing dans le pire des cas. Son adversaire avait calculé les risques en un temps record, la situation avait été bloqué.
-Ce n’est pas une raison pour fuir! Tu n’as pas le droit de te sauver comme un lâche! Protesta Paul.
-Ce combat est soldé par un match nul, conclut son adversaire en marchant vers les spectateurs.
Ceux-ci étaient si impressionnés par l’inconnu qu’ils s’écartèrent. Mais Paul n’allait pas en rester sur une égalité, jamais sa fierté ne l’acceptera!
-Donnes-moi ton nom! Un jour je te retrouverai et je te vaincrai, j’en fait le serment!
D’ici là, je m’entraînerai d’arrache-pied jours et nuits, qu’il pleuve ou qu’il neige pendant des années si il faut, mais je te vaincrai! L’asiatique s’arrêta et se tourna vers Paul. Son visage était neutre mais dans ses yeux brûlaient le feu ardent des vrais guerriers, le même feu que dans les yeux bleu de Paul. Après de dernier regard, le japonais partit en laissant ces deux mots résonner dans le silence de la rue :
-Kazuya Mishima.
Dim 3 Jan - 22:02
